Londres, ville natale d'Ethan dans laquelle il a toujours trouvé calme et confort bien qu'il s'agisse de la capitale. A vrai dire, il ne s'y était jamais intéressé plus que ça jusqu'à ce qu'il parte pour l'Ecosse. Cette ville lui a fortement manqué durant ces six longues années malgré le fait qu'il rentrait pour les grandes vacances, ce n'était jamais suffisant. Ses plus beaux souvenirs y sont réunis, sa première balade en ville, la découverte de Buckingham Palace et de tout ce qui l'entoure, son premier concert, sa première fugue aussi.. Oui, Ethan adore Londres, et il l'adore encore plus depuis qu'il est rentré pour de bon et qu'il étudie à l'université magique. Il ne saurait décrire ce qui l'attire le plus, c'est vrai à part un nombre incalculables pavés et un paysage charmant, cette ville n'a rien d'exceptionnel. C'est peut-être le fait d'y avoir ses repères, de s'y sentir à son aise et d'être reconnu par une grande partie de la population que le garçon l'apprécie autant. Après tout c'est là qu'il est né et il ne le cache pas, il en est même assez fier. Bon l'hygiène n'y est pas la grande priorité mais voir tous ces maniaques crier au scandale à chaque déchet qu'ils trouvent à leurs pieds est à mourir de rire.

Ethan est un hédoniste, pur et dur. Le luxe, l'argent, ça le connait, ce gosse est né avec une cuillère en argent dans la bouche. Il n'a pas honte de montrer qu'il vient d'une famille aisée, au contraire, il ne cesse de s'en venter depuis qu'il a l'âge de parler. Bon, il ne fait pas partie de tous ces dégénérés admiratifs du mage noir mais il ne le fait pas savoir. Quand le sujet est lancé, il sourit ou répond avec le minimum de précisions possibles.

Des Wizzgles ! Non mais y avait pas plus tordu ? Et puis d'abord c'est quoi ce nom là, Wizzgle ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Non mais je vous jure, il fallait qu'ils empiètent sur notre monde magique eux aussi ! Dire aux moldus que nous existons réellement n'était déjà pas assez il fallait en plus que certains d'entre eux puissent accéder à la magie, à notre magie ! Je n'y ai pas échappé, je me suis fait prendre une partie de mes pouvoirs moi aussi. Bordel, il ne pouvait pas s'endormir comme toute personne le fait quand elle est bourrée ? Bien sûr que non, cet abruti a préféré fouiller ma valise jusqu'à ce qu'il trouve ma baguette ! Il n'arrête pas de me dire que c'était un accident, qu'il n'a jamais voulu de ces pouvoirs et que, par ailleurs, il déteste la fameuse saga Harry Potter. Je n'y ai jamais cru, je suis pratiquement sûr qu'il avait tout manigancé. Non en fait, j'en suis même certain ! Et comme si ce n'était pas suffisant, mes parents m'ont chargé de m'occuper de lui à l'université, quelle plaie ! De toutes façons, ces gens n'arriveront jamais à rien, ils ne seront jamais aussi forts que je pourrai l'être alors je ne vois même pas pourquoi je m'inquiète. Des Wizzgles.. je ne sais même pas comment cette vague d'apprentis sorciers est arrivée.. Certains racontent que les Mangemorts y seraient pour quelque chose. Ça ne m'étonnerait pas, à vrai dire, après ça plus rien ne m'étonne. Quoi que, vu leur débilité profonde et le temps qu'ils passent à vouer un culte au Mage Noir, je doute qu'ils aient pu réussir une chose pareille. Peu importe, je préfère ne pas m'en préoccuper et rester au plus loin de ce groupe sournois et benêt. Les embaumeurs et les marionnettes de Voldemort me font bien rire, mais les cerbères sont une toute autre affaire. J'ai toujours eu peur de retrouver une chouette morte quelque soit l'endroit, en plus de ça j'ai peur des volatiles, qu'ils soient morts ou vivants alors si jamais cela venait vraiment à m'arriver je ne saurai certainement même pas de quoi j'aurai le plus peur, la chouette ? Ou le fait que je sois recruté pour passer le test des Mangemorts ? Je n'en ai aucune idée.

Juillet 2002 — « On devrait partir ! » Le petit garçon allongé dans l’herbe pouffe de rire et s’agite. « Mais Ethan, on est trop petit pour ça ! Maman me l’a dit. » « Je ne vois pas pourquoi, répond l’enfant en fronçant les sourcils. Je pars si j’en ai envie ! » Isaac roule sur le côté et plonge son regard candide dans le sien. « Quand on sera grand on partira, dis ? » « Bien sûr ! Dit férocement le garçon. Attends-moi, et bientôt on pourra le faire. »
L’image de deux enfants de cinq ans, allongés dans le verger des Malfoy en se tenant la main. Insouciants, heureux, bien plus qu’amis vous diraient-ils même sans la moindre gêne. Oui, Ethan est le meilleur ami d’Isaac et le considère comme son frère. « Ethan ! » se fait entendre une voix cassante depuis l’entrée de la maison. Le petit garçon se lève, fait un signe d’excuse à Isaac, avant de partir en courant. Mme Malfoy n’avait jamais semblé apprécier Isaac, même si cette dernière ne comprenait pas ce qu’elle avait fait de mal.

Janvier 2005 — Le petit garçon sort du grand bâtiment en pleurant. Ses petits camarades sorciers s’étaient encore moqués de lui aujourd’hui, car il n’a toujours pas découvert ses pouvoirs. Il ne comprend pas, il vient d’une famille de sang pur, il ne devrait même pas s’en soucier. Mais ce n’est pas au goût des autres enfants, qui l’affublent d’affreux surnoms. Isaac le bizarre, Isaac le cracmol, Isaac le monstre. Il va s’assoir sur le banc du parc opposé. Il fait froid. Des larmes coulent sur ses joues et finissent leur course en s’écrasant sur ses genoux. Peu après, une voix se fait entendre. Un petit garçon arrive, essoufflé. Évidemment, Ethan s’est lancé à sa recherche. Lui qui est si aimable, si gentil, pas étonnant que tout le monde l’adore. « Ne pleure pas » lui dit-il en s’agenouillant devant lui. Le gamin renifle. « Vas t’en, ne reste pas avec Isaac le bizarre ! Quelqu’un pourrait te voir. » « Tu n’es pas bizarre, lui dit-il en riant. Tu es un sorcier. » « Comment peux-tu dire des choses pareilles ! » s’écrie Isaac. « Je n’ai même pas encore découvert mes pouvoirs. » Le petit garçon entreprend de lui expliquer ce qu’il sait de la magie et du temps qu’elle prend à se manifester. Dans sa famille, ils sont tous sorciers et ses pouvoirs sont apparus à l’âge de 8 ans. Il finit par parler du monde magique et de Poudlard. Peu à peu, les larmes du garçon se dissipent, pour laisser place à un sourire excité, tandis qu’il écoute des histoires de dragons, balais volants et écoles de magie. « Alors on va y aller ? Demande-t-il, les yeux brillants. Et on sera toujours ensembles ? » « Toujours », affirme le garçon. Il se penche vers Isaac et lui tend la main. Le garçon rougit, et ouvre grand les yeux. « Ethan.. » , lui reproche-t-il en bafouillant. Le garçon s’esclaffe, prend sa main et le tire vers la sortie avec lui.

20 Mars 2007 — Isaac marche d’un pas décidé vers la maison des Malfoy, dont il connaît le chemin par cœur depuis ses quatre ans. Cela fait maintenant trois mois qu’il n’a pas vu Ethan. Ils ne peuvent que communiquer rarement par hiboux, depuis que sa mère insiste pour qu’il poursuive son éducation à la maison. Mais aujourd’hui, c’est un jour spécial ! C’est l’anniversaire d’Ethan, et rien ne l’empêchera d’aller lui délivrer son cadeau. Il sonne, patiente, jusqu’à ce que la porte s’ouvre sur Mme Malfoy, qui lui jette son habituel regard glacial. « Ethan n’est pas là ! » s’exclame-t-elle, mais des pas se font entendre dans l’escalier derrière elle, et trahissent ses dires. Le petit garçon apparaît dans l’embrasure de la porte, et après avoir identifié leur visiteur, dit à sa mère qu’il s’en charge. Il se dirige vers le verger, sans un regard pour Isaac. Arrivés à leur endroit habituel, le jeune garçon lui sourit timidement, et tend un paquet grossièrement emballé en sa direction. « Joyeux anniversaire ! S’exclame-t-il. J’ai dû utiliser toutes mes économies de Noël, mais ça valait le coup.. » Alors, enfin, Ethan pose ses yeux sur lui. Isaac frissonne. Il brise enfin le silence. « Je n’en veux pas » , dit-il. « .. Quoi ? Tu as peur que ça ne te plaise pas ? Désolé, je.. » « Je n’en veux pas Isaac, c’est tout ! D’ailleurs je ne veux plus recevoir quoi que ce soit de ta part ! » lui dit-il en haussant le ton. Le bouclé sent les larmes lui monter aux yeux. « Mais.. Pourquoi ? » fait-il d’une petite voix. « Parce que tu es un cracmol, et on m’a appris à ne pas rester avec les personnes comme toi. Je vais devenir un grand sorcier. » crache-t-il. Les bras d’Isaac s’affaissent, il fait tomber son paquet dans l’herbe. La rage lui brouille la vue. « Je ne sais même pas ce que c’est qu’un crac.. Oh je m’en fiche ! Tu es horrible Ethan ! » lui crie-t-il. L’enfant le regarde de nouveau, il recule. Ce n’est pas Ethan, ce n’est pas son Ethan. Il ne connaît pas ce garçon. « Va-t’en », lui dit-il amèrement. « Et ne reviens plus. » Isaac tourne les talons, et part en courant. Il quitte la propriété des Malfoy en pleurant, pour ne jamais y remettre les pieds.


Juillet 2015 — Isaac dévale les marches de l’estrade, essoufflé. Il est arrivé à ce festival il y a un peu plus d’une semaine mais ne semble toujours pas capable de s’y repérer. Dans sa course folle à travers la foule, il ne remarque pas ce garçon prénommé Ethan, qui sort d'une tente. Il évite la collision de justesse, mais son sac et celui de cet autre garçon se retrouve à terre, étalant son contenu de clés, livres, portefeuille et téléphone. Seul un bout de bois s’échappe du sac d’Ethan mais celui-ci ne le remarque pas. Isaac pousse un juron et se baisse, afin de tout remettre pêle-mêle dans son sac à commencer par la baguette qu’il prend sans s’en rendre compte. Ce garçon qu’il ne semble pas avoir rencontré auparavant aurait pu passer son chemin comme beaucoup d’autres, pourtant, il se baisse et l'aide à ranger ce qu’il reste. Une fois la tache achevée, Isaac se relève et lui accorde un petit sourire. Le mécheux en esquisse un également, avant que celui-ci ne s'efface pour laisser place à un regard troublé. Isaac n'y fait cependant pas attention, et lui dit : « Merci, je suis vraiment désolé, j’étais en retard et.. » « Tu l’es toujours » , lui fait remarquer Ethan d’un air amusé. Semblant soudain réaliser les paroles du garçon, il s’excuse et reprend sa course, à pas vifs cette fois-ci. Ce dernier l’interpelle tout de même avant qu’il ne bifurque. « C’est quoi, ton nom ? » Le jeune homme marque un temps d'arrêt, avant de lui dire calmement « Isaac. Je m'appelle Isaac. »

Il n'arrive tout simplement pas à y croire. Il l'a perdu, Ethan a perdu sa baguette. Il l’a cherché toute la journée et ne la retrouve toujours pas. Pire encore, il rentre chez lui ce soir et son père risque de l’achever. De l’autre côté, Isaac défait son sac avant d’aller se coucher, légèrement ivre. Un objet l’interpelle, il le saisit et l’observe. Il croit à première vue à un simple bout de bois, puis en le regardant plus en détail, il reconnaît qu’il s’agit d’une baguette magique. Isaac est un cracmol mais il connaît tout du monde sorcier grâce au reste de sa famille. Il l’agite et une étincelle en jaillit. Il ne sait pas si c’est dû à l’alcool ou s’il est réellement conscient de ce qu’il vient de se passer. Il se relève, se racle la gorge et se concentre sur le bout du bâton. Il l’agite à nouveau et cette fois une flamme apparaît et englobe sa tente juste après qu’il en sorte. Ethan qui ne s’est pas arrêté de chercher pendant ce temps, remarque la lumière au loin et court en sa direction. En arrivant, il remarque les flammes et le garçon en possession de sa baguette. « Recules toi ! Qu’est-ce que tu fous ? » Le bouclé le regarde, sa baguette à la main. Ethan remarque l’objet magique en possession du moldu et le lui reprend violemment. « Ne me dis pas que.. il s’interrompt un instant et reprend, C’est toi ? » « Quoi ? » « T’as volé ma baguette ? » Il se tourne vers les flammes et pousse Isaac d’un coup de bras « Aguamenti ! »


Août 2015 — « Et merde ! » S’écrie Ethan. « Qu’est-ce qu’il y a encore ? » « C’est écrit. C’est écrit dans ce fichu bouquin, t’es devenu un.. » « Un quoi ? » « Je ne sais pas ce que c’est. » Le bouclé soupire. « Passes-moi ça. » Il s’approche et lui prend le livre des mains. « Wizzgle ? C’est quoi un Wizzgle ? » « C’est ce que j’essaye de te dire. Je ne sais pas ce que ça signifie, ça doit être expliqué dans les pages suivantes. » Il marque une pause « Je n’arrive toujours pas à croire que c’est toi. » « Oui et bien, tu n’es pas le seul. Je pensais ne plus jamais te revoir. » Les deux garçons échangent un regard furtif avant de retourner à leur occupation. « Alors qu’est-ce que ça dit ? » Isaac ne répond pas, il semble ahuri. « Je suis un sorcier. » « Quoi ? Mais tu n’as pas de.. » « Ta baguette. En prenant ta baguette je suis devenu un sorcier, c’est écrit. » « T’as pioché dans mes pouvoirs ? » Demande brutalement Ethan en se relevant. « Je.. je crois oui. » Le mécheux se sent bouillir, il crie, il hurle et frappe dans le mur derrière lui. « Tu l’as fait exprès c’est ça ? T’as toujours été jaloux de moi, du fait que j’ai des pouvoirs et toi non. Tu le savais et t’as pris ma baguette ! » « Mais n’importe quoi, Ethan calmes-to.. » « Pars. » le coupe l’Hédoniste « Quoi ? » « Je t’ai dit de partir. » poursuit-il, les yeux rivés sur ses chaussures et les poings serrés. « Mais.. » « Ma mère m’avait dit de ne plus m’approcher de toi et j’aurai dû l’écouter. Maintenant PARS, tu m'entends ? Je ne veux plus jamais te revoir. » Isaac balance le bouquin à travers la pièce et s’enfuit, sans le moindre regard, sans la moindre parole.


Septembre 2015 — Le voilà, fraichement arrivé à l’université, où il a été accepté après ses brillants résultats, Ethan est heureux, fait le tour des bâtiments, et s'empresse de rejoindre la chambre qui lui a été assigné. Il fait la connaissance de son colocataire, qui arrive peu de temps après. Ils se rendent à la première réunion de leur Confrérie, où tous les premières années se font chaleureusement accueillir. Tout se passe si bien.. Jusqu'à ce qu'il ne regagne sa chambre. Dans le couloir, il marque un temps de pose. Leurs regards se croisent, et le jeune homme arrête son mouvement. Non, Ethan ne rêve pas. Isaac est bien en train d'ouvrir la porte de chambre à côté de la sienne. « Ethan ? » dit-il d'un ton surpris. « Tu le connais ? » lui demande son colocataire qui attend derrière lui. « Certainement pas ! » s’exclame le mécheux. Il s’empresse d’ouvrir sa propre porte et ne peut s’empêcher de jurer. Combien de risque avait-il de tomber sur la chambre vacante à côté de la sienne ? Il pousse un long soupir. Derrière lui, le rire du garçon retentit, tandis que son colocataire referme doucement la porte.