Né à Paris, baladé à Cardiff, d'où vient son père. Puis renvoyé en France, avant de faire le tour de Grande-Bretagne. Rhys s'y connait en déménagements foireux, en déplacements rapides, et en bagages non défaits. C'est pourquoi il ne s'attache pas au chose. A Londres, c'est différent. Présent dans la capitale pour ses études depuis quelques années, il a appris à la connaitre, et presque à l'aimer. Les nuits sombres, souvent froides même en été, l'excentricité anglaise, les boites de nuits étranges, les bus à deux étages, l'accent si particulier, le mélange culturel. Londres est peut être le seul endroit en Grande-Bretagne où Rhys apprécie de mettre les pieds. Mais attention, Londres ne vaudra jamais Paris, comme l'Angleterre n'égalera jamais la France. Son amour, c'est la patrie de sa mère. Sûrement la seule chose de bien qu'elle lui ait offerte. Cependant, il ne l'avouera jamais à Cain, bien trop amoureuse de la Grande-Bretagne.

Vous commencez à cerner le personnage, n'est ce pas? Rhys est bourgeois, riche, et de bonne famille. Un sang-pur. Un sorcier. Il n'a pas choisi de naitre dans cette famille, il la hait même. Mais il en accepte le statut. Le fait d'être quelqu'un, d'être reconnu, d'être aimé. Même si ce n'est pas pour ce qu'il est. Alors oui, il est un sorcier hédoniste. Et toutes ces facilités conditionnent son rapport à la vie. Son côté "je-m'en-foutiste". Décalé de tout, en marge des problèmes de la vie. Mais aussi arrogant, fier et adepte du luxe. Pour lui, Voldemort et ses minions (surnom sympathique qu'il donne aux mangemorts), ne sont qu'un simple problème. Un problème qui, comme les autres, ne l'intéresse pas. La vie, c'est une balade sur les ponts de Londres. C'est un coucher de soleil dans le sud de la France. C'est un duel gagné sous les yeux d'une belle fille. Ca n'est pas un combat pour survivre. Il se moque de savoir si les moldus entendent parler de magie. S'ils deviennent des sorciers mêmes. Rhys semble au dessus de tout, comme s'il planait en permanence. Il répète souvent à sa soeur qu'elle devrait profiter davantage, notamment de ses pouvoirs de succube. S'il avait les mêmes, il serait sûrement incontrôlable. Encore plus fêtard. Encore plus fou. Rhys se moque de tout. Des moldus. Des autres sorciers. De Voldemort. Et même de lui.

Les nuits de Londres sont souvent froides, voire glaciales. Rhys le sait. C'est peut être pourquoi il préfère les nuits françaises, plus douces. Ce soir là, il sait qu'il va le détester. Une de ces soirées obligatoires, qu'il ne peut pas manquer. Alors il essaye de faire bonne figure. Pour sa soeur, il essayerait de faire un effort. D'ailleurs, Cain n'était pas avec lui. Elle arriverait directement, un peu après lui. Apparemment, elle avait quelque chose à faire d'urgent. Rhys leva les yeux au ciel. Il était rare que sa jumelle lui cache un truc, et cela l'énervait. Elle lui dirait sûrement après le dessert, lorsqu'il serait bien énervé par ses parents.

Il tire sur sa cigarette. Cela fait plusieurs minutes qu'il attend le bus, qui n'arrive pas. Pour aller dans ce coin huppé de Chelsea, il n'y a pas trente-six trajets possibles. Il aurait pu prendre un taxi, mais cela aurait été plus court, et il voulait repousser l'échéance. Comme d'habitude, la soirée avec sa famille s'annonçait longue et ennuyeuse. Ses parents, tous deux au Ministère de la Magie, ne manqueraient pas de commenter une actualité qu'il trouvait fade. Voldemort, les moldus, les wizzggles, les mangemorts. Ils n'avaient que ces mots à la bouche. Rhys s'en moquait. Ces histoires était bien trop complexes, trop longues. Lorsque le sujet arrivait, il prenait l'habitude de sortir de table. Cain, pendant ce temps, prenait part au débat. C'était sûrement le seul point sur lequel les jumeaux se départageaient. Cain était sa moitié, sa vie. Plus importante que n'importe quelle fille qu'il pouvait rencontrer. Mais à son goût, elle s'inquiétait beaucoup trop des conflits actuels.

Rhys soupira, et tira sur sa cigarette. Il ne fumait qu'occasionnellement, mais il sentait que ce soir il en avait besoin. A côté de lui, une jeunette le regardait du coin de l'oeil. Il ne savait s'il s'agissait d'une simple fille attirée, ou d'une sorcière qui le reconnaissait. Sa famille était connue, en effet. Surtout dans les milieux bourgeois. C'est pourquoi on lui avait appris, depuis sa plus tendre enfance, à être un modèle de perfection. Sage, courtois, beau, poli, intelligent. Et il l'était. En apparence du moins. Quand on lui demandait, il savait faire bonne figure, être le gendre idéal. Mais il détestait ça. Il voulait s'amuser ! Crier ! Voyager ! C'était rageant.

Le bus n'arrivait pas. Et cette foutue fille le matait encore. Il n'avait envie de parler à personne ce soir. Surtout pas à une inconnue. Avec un peu de chance, ses parents avaient tout prévu, et une jeune fille de bonne famille attendait chez lui. Il n'avait aucune envie de faire un mariage par intérêt. Aucune envie de se marier tout court. Il y avait trop de belles femmes dans ce pays (sans compter les françaises !) pour qu'il se fixe avec une seule. Décidément, il détestait ses parents et leurs manières bourgeoises. "Tu es en âge de te marier", lui diraient-ils. "C'est difficile de trouver une fille bien aujourd'hui. Nous pouvons t'aider". Il connaissait ses parents par coeur. Son père, plus mielleux, ne dirait probablement rien, laissant sa femme diriger, comme à son habitude. Le gallois tenu en laisse par la française. Les livres d'histoires appèleraient ça une revanche. Lui trouvait juste cela pitoyable. Et Cain ne pourrait pas l'aider sur ce coup là. Elle avait un rapport à l'autre sexe bien complexe. Au même sexe aussi d'ailleurs. Il imagina déjà le regard amusé de sa soeur.

Il n'était qu'à quelques pas de la London Wizard University. Peut être pouvait-il faire croire à ses parents qu'il était malade, et sauter la soirée. Mais premièrement, il n'était jamais malade - sauf quand il mangeait trop de nourriture anglaise. Et puis, il ne pouvait abandonner Cain. Elle aussi voyait cette soirée comme une torture. Du moins il l'espérait. "Mais tu dois venir", répétait-elle. Elle était bien la seule chose qui le reliait à cette famille de tarés. Et la France. Même si, en vérité, sa mère avait rejeté toutes ses racines depuis fort longtemps. A tort, selon Rhys. Et ce bus qui n'arrivait pas.

Vite, il faut se changer les idées. Penser à la journée de demain. Une autre longue journée de classe, comme depuis tant d'années. Depuis son arrivée à Poudlard en fait. La découverte de ses pouvoirs n'avait été qu'une formalité. Dans une famille de sang-pur, on est élevé dans ce seul cadre. Pour devenir un grand sorcier. Et puis, il était naturellement doué - heureusement, car il ne faisait aucun effort. Ses parents étaient fiers. "Tu feras de grandes choses", répétait sa mère. "Peut être ministre. Encore plus puissant que ton père". Lui, petit garçon, trouvait Cain plus intéressante, plus douée que lui. Et les deux petites têtes blondes entrèrent à Poudlard, où ils se posèrent enfin. Le temps fila, entre blagues et cours où Rhys dormait. Cain et lui ne se quittaient jamais. Du moins au début. Avec le temps, ils apprirent à connaitre les autres. A les apprécier. Ce qui n'empêcha pas le grand blond de protéger sa soeur les soirs d'orage.

La London Wizard fut une nouvelle expérience. Incroyable même. Oui, Rhys détestait travailler. Et grâce à ses facilités, la fac était un vrai terrain de jeu qu'il ne voulait quitter à aucun prix. Cela lui permettait de rester proche de Cain et de ses amis. Et surtout, ça lui évitait d'affronter la vie adulte. Il n'avait jamais été aussi heureux que lors de la mise en place de l'université obligatoire. Et il n'avait jamais été aussi blasé qu'à ce moment là, à tirer sur sa cigarette.

Tout ça pour un livre qu'il n'avait même pas lu. Un ami en avait vaguement parlé, et Rhys avait tourné la tête sans grand intérêt. Son seul regret venait de l'image renvoyée des sangs-purs. Malefoy n'était même pas classe, comme pouvait l'être Rhys. N'y avait-il pas un seul sang-pur qui soit normal, comme lui l'était? Il voulait juste profiter du temps qui passait. "Putain, mais ce livre va tous nous tuer Davis, réalise". Il entendait parfois cette phrase. Ses amis, dont certains n'étaient pas de sang-pur, prenaient la nouvelle au sérieux. Trop au sérieux. Il n'essayait même pas de tenir le débat. Les moldus avaient leur vie, peut être moins intéressante que les sorciers, peut être plus. Eux au moins pouvaient profiter d'une baignade sans être attaqué par un mangemort en slip de bain. Non pas que ça lui soit arrivé, mais il lui arrivait d'en faire des cauchemars. Pourtant, la mer ne lui apportait que du plaisir.

Il se souvint de ce moment au bord de la plage. Cain était là, ses cheveux blonds soulevés par le vent. Le soleil semblait ne pas pouvoir briller davantage. Ils étaient seuls, devant cette étendue bleue. Le privilège de l'argent. Elle souriait. Elle était heureuse. Lui aussi. Il n'y avait ni magie, ni mangemorts, ni livre. Seulement leurs pieds sur le sable chaud. C'était ça la vie putain. Pas une succession de combats, ou une obligation de se cacher. Pas un mariage arrangé ou un poste au Ministère. Pas une mauvaise cigarette à un arrêt de bus, ou un repas hypocrite. Partir, tout envoyer balader. Il pouvait le faire : il lui suffisait de courir. Il reviendrait chercher Cain, et ils pourraient partir dans le sud de la France, où on ne les reconnaitrait pas. Tentant. Un bruit le coupe. Sa voisine avance, il lève la tête. Le bus vient d'arriver. Merde.

Si Cain est d'accord pour dire que tout est bon et que moi aussi, alors tu es validé ! Je t'invite à aller recenser ton avatar ici ainsi que ton métier ici. J'espère que tu te plairas bien ici et que tu prendras plaisir à RP parmi nous