Être le second d'une famille de quatre enfants, c'est pas la meilleure chose qui soit. Mais être le second, d'une famille de quatre enfants, avec un frère jumeau. Alors là c'est la cerise sur le gâteau. De quoi faire rêver ! Mais au final, qu'importe, qu'il soit finalement le deuxième ou le troisième. Parce que dans tous les cas, les meilleures places sont sûrement la première et la dernière. Places qu'occupent actuellement son grand frère, et sa petite sœur.
Mais enfin, ne nous attardons pas sur ce point. Inutile de préciser qu'avec quatre petits monstres, les chamailleries fraternelles étaient quotidiennes. Gabriel était du genre à s'allier avec son jumeau, du prénom d'Azraël et d'aller embêter Sarazel, le plus grand. Puis, à ses quatre ans, ses parents ayant pensés que « oui ça serait bien d'essayer d'avoir une fille » Enaëlle, la petite dernière a débarqué, toute vêtue de rose dans cette famille de garçons. Alors bien sûr, de grands changements sont arrivés en même temps que la petite peste.

A partir de là, plus rien a été pareil. Le bébé pleurait tout le temps et les parents accouraient bien vite. Mais le pire était probablement au moment de la sieste de la petite princesse. Gabriel, qui était probablement le plus bruyant des trois têtes blondes, se faisait souvent gronder par maman qui lui disait « Gabriel ! Ta sœur dort, baisse le volume ! » et au final, il se faisait punir. Puis les années ont passés...
Arrivé vers l'âge de onze, douze ans, Gabriel était devenu un des ses gamins qui passés plus de temps le nez plongé dans un bouquin, que derrière une console ou même a aller jouer au foot avec les autre garçons de son âge. Il était, selon ses camarades de classe, devenu un « intello ». Et c'est en farfouillant dans les rayonnages de la bibliothèque de la ville, à la recherche d'un bon petit bouquin pour se divertir que Gabriel trouva son bonheur. Quatre livres d'une romancière qu'il ne connaissait pas. Comment s'appelait-elle déjà ? Ah oui ! JK Rowling ! Et c'est comme ça qu'il découvrit le monde merveilleux de la magie. Il faut avouer que ça fait rêver n'importe quel gosse de cet âge. Des baguettes, des créatures magiques, des voitures qui volent, des plantes flippantes mais carrément géniales. Bref, le paradis quoi !

Et c'est ainsi, qu'un beau jour, son père décida subitement de lui briser son petit monde. Un soir, alors que Gabriel était en pleine lecture de la dernière phrase du tome deux, Harry Potter et la chambre des secrets, c'est à dire au moment exact où il était écrit « Tous ensemble, ils franchirent alors la barrière magique qui s'ouvrait sur le monde des moldus », Charles entra et d'un regard sérieux regarda son fils et lui dit « mon garçon, la magie ça n'existe pas. » Après un instant, qui soit dit en passant paru extrêmement long, il reprit « fiston, il faudrait penser à lâcher tes romans, rien n'est réel mais nous oui. Penses-y ! »Et après l'avoir embrassé gentiment sur le front, disparut de la bibliothèque. Et abracadabra, Charles venait de bousiller l'enfance de son fils. Bon j'avoue, c'est un peu exagéré, mais c'est presque ça !

Depuis que son très charmant papa avait débarqué ce soir là, dans la bibliothèque, Gabriel n'accordait plus vraiment d'importance au monde fictif qu'était la magie. Il avait finit par suivre l'idée de son père. Mr Traditionaliste en personne. Son idée était simple : La magie n'existe pas, les gens ne volent pas sur des balais, les créatures magiques c'est que du faux et des hiboux qui apportaient des lettres pour vous annoncer que vous étiez reçu dans une école de sorcellerie était totalement absurde.
Cependant, Gabriel avait, pendant plusieurs années, choisit d'ignorer les remarques de celui-ci. Préférant se plonger corps et âme dans ses lectures. Puis un beau jour, alors qu'il venait de finir la dernière phrase du dernier tome, Harry Potter et les reliques de la mort, qui se finissait par «Il y avait dix-neuf ans que la cicatrice de Harry avait cessé de lui faire mal. Tout était bien. », il réalisa que son père avait raison. Ce n'était que des lectures d’adolescent. Il avait dix-sept ans maintenant, et il n'avait plus l'âge, lui avait-on dit, de croire à toutes ses futilités. Alors, il avait refermé le livre et dit adieux à toutes ses années de rêverie, à ses années d'enfance... Puis les années passèrent.

A vingt-et-un ans, Gabriel avait comme pour ainsi dire, choisit la mauvaise voie et il enchaînait les mauvaises fréquentations. Rien de bien méchant au début se disaient ses parents. Certes, les études passaient en second plan, mais ils pensaient que c'était juste une petite phase de rébellion, voir la petite crise d'adolescence, quelque peu tardive, je vous l'accorde et que d'ici quelques semaines, ça irait mieux. Mais qui dit mauvaise voie et mauvaises fréquentations, dit forcément mauvais comportement mais surtout mauvaises actions. Bingo, voilà que, le petit ange de la famille Balkora se transformait petit à petit et devant le nez de ses parents, en démon totalement abrutis par la drogue. Finit le doux et gentil petit gosse blond, qui préférait la littérature à tout le reste. Voilà que maintenant, il devenait un Bad Guy ! Et ce qui devait arriver, arriva. C'était un jour comme les autres à Melbourne, Gabriel était tranquillement entrain de fumer. Nous ne préciserons pas que c'était quelque chose d'illicite, ça pourrait faire mauvais genre. Bref, je disais, il était entrain de fumer et là, sortit de nulle part, une de ses « connaissances » a débarqué. Bon je passe les détails, mais au final ils ont commencé à se battre. Si bien, qu'Azraël dû s'en mêler et en quelques coups, il fut plié. Et après ça, Gabriel s'enfuit... direction la maison de vacances aux États-Unis.

Et c'est au cours de sa vingt-troisième année, que Gabriel découvrit avec le reste du monde que la magie existait réellement. Enfin, pour lui, découvrir est un bien grand mot. C'est même pas sûr qu'il ai vraiment enregistré l'information. En effet, un matin alors qu'il prenait son petit déjeuné, une envie soudaine le prit de vouloir lire le journal, chose qu'il faisait tous les trente-six du mois. Enfin passons, et c'est là, à ce moment précis qu'il lu le grand et gros titre bien noir qui faisait la une « Les sorciers sont parmi nous, Harry Potter est réel ! ». Gabriel fut prit d'un fou-rire, si bien qu'il faillit s'étouffer avec son café. Puis, il avait cru que c'était le jour d'Halloween et que les journalistes s'étaient amusés. En même temps, ça aurait également pu être un poisson d’avril, ça ne faisait pas la moindre petite différence. Mais en allumant la télé, il pouvait constater que même au journal télévisé, qui ce jour là était présenté par un gars chauve avec une petite moustache grisonnante et un faux air de Jean-Pierre Pernaut, le sujet central était bel et bien la découverte du « Monde d'Harry Potter ». Gabriel se mit à rire, et décida de n'accorder absolument aucune importance à cela. La magie ça n'existe pas, se rappela t-il en pensant aux paroles de son père.
Bon autant dire que Gabriel ne fait pas parti des fervents de la magie. En même temps, avec un père qui vous bourre le crâne de “non, la magie ça existe pas Gabriel” ou encore “ Arrête de dire des sottises ! Et ferme moi ces livres ! Les capes d'invisibilités et les baguettes, ce ne sont que des bouts de bois et des morceaux de tissus”, ça aide pas. Il est plus du genre à croire en la science. Rien ne vaut une valeur sûre comme un et un font deux. Alors venir lui en parler, ça revient à parler à un mur. Et quand vous lui demandez  ce qu'il pense de tous ses partisans du mal, aussi appelés Mangemorts, son opinion est la suivante : ce sont des gens qui, pour la plupart, ne savent pas quoi faire de leurs vies si ce n'est jouer comme des enfants. Et quand bien même, il aurait une preuve irréfutable sur l'existence d'être différent, il serait capable de trouver une explication scientifique à cela, bien qu'au fond il ne le soit pas. Mais il faut avouer que trouver une explication rationnelle c'est quand même plus rassurant que de se dire qu'effectivement, il y a des personnes qui se baladent avec des baguettes magiques et qui en une formule incompréhensible peuvent vous transformer en tapis ou même en coupe-papier !