Tu as toujours connu Londres. c'est ta ville, ton domaine, ton histoire. Londres est une ville magnifique, un peu souvent sous les nuages, mais tu l'aimes quand même. tu as beaucoup été en vacances à Miami (ville d'originie de ta mère), mais tu trouves qu'il y fait trop chaud, trop de soleil. Tu es une londonienne, une vraie, une pure, une tatouée.

Mais Londres, c'est aussi la ville de souvenirs heureux et qui en deviennent douloureux. Certains quartier que tu évites, d'autres qui sont presque ton chez toi. Tu aimes et tu hais cette ville comme tu aimes et tu hais ta condition de succube. Les deux sont à double tranchant. Un jour peut-être, il n'y aura plus assez de choses qui te rattache à la ville et tu la quittera. D'ailleurs, parfois tu te demandes ce qui te retient.

Tu aimes être aimée. Tu aimes être regardée. Peut-être est-ce ta nature de succube qui te donne ce côté un peu provocateur et narcissique, ou peut-être  est-ce simplement toi, mais une chose est sûre : tu aimes le luxe. Cela ne fait pas de toi une adepte de Lord Voldemort (imaginez avec une caricature de l'accent bourgeois) et de ses manières. Au contraire, tu trouve que c'est un sale type qui n'a rien trouvé de mieux pour se faire remarquer et gagner en puissance que le crime et que foutre en l'air Londres et surtout la partie magique de Londres. Bon, tu ne peux pas dire que tu ne profites pas quelques fois de services qu'il met à disposition, mais jamais tu ne voudrais travailler pour lui.

Non, ton monde est bien plus simple. Etudier, sortir, boire, fumer quelques clopes, rire au nez du Ministère de la Magie qui échoue lamentablement depuis des années à arrêter Môsieur et ses sbires. Tu n'es ni avec les uns, ni avec les autres. Prendre parti pourrait amener à la révélation de ton secret.. Mais vas-tu pouvoir rester neutre encore longtemps ?

Il était une fois, une autre vie dans un autre temps..

Il y a longtemps, on pourrait même penser à une autre vie, tu étais une fille simple, souriante, gentille, aimable, un peu trop naïve.. Tu étais une enfant heureuse, studieuse, heureuse de la vie qu'elle avait. A six ans, tu avais un petit copain qui s'appelait Ryan (quel horrible nom quand tu y repenses !) et qui t'amenait des bonbons tous les jours et te cueillait des marguerites. A huit ans, tu as décidé que tu voulais être quelqu'un de bien. Tu voulais absolument être quelqu'un qui changerait le monde pour le rendre meilleur. Tu voulais plus précisément devenir docteur-magicien pour guérir toutes les maladies. Ensuite, vers l'âge de dix ans, tu t'es mise à lire Harry Potter en rêvant de devenir une sorcière légendaire et jouait avec des bouts de bois pour lancer des sorts. D'ailleurs, tu n'étais pas la seule, tu avais deux acolytes : Emilia et Gregory. Tes meilleurs amis, tes "frère" et "soeur". Tu étais enfant unique, tout comme eux, et vous vous étiez trouvés, tous les trois. Ton monde était parfait, sécurisant, doux et même presque soyeux. Si, si. Mais un jour, tout a basculé. Un jour, ton monde s'est écroulé à la façon assez représentative d'une avalanche.

Une complication n'arrive jamais seule

Sinon, c'est pas marrant. Il faut bien l'avouer.. Mais revenons sur Terre. C'est à l'âge de onze ans que tu as découvert tes pouvoirs. Ce jour là, tu cherchais un de tes livres que tu pensais avoir laissé dans la chambre de ta mère. Alors qu'elle ne s'y trouvait pas, tu t'es faufilé dans la pièce pour le récupérer, mais tu ne l'as pas trouvé. Alors, tu à fouillé dans le tiroir de sa table de chevet, là où elle le rangeait parfois pour faire le ménage, et tout au fond, tu y as découvert un bout de bois. Attention, beaucoup plus beau que ceux que tu utilisais pour jouer à la sorcière ! Pour rire, tu as tendu le bout de bois vers un bibelot représentant un hibou et tu as chuchoté"Accio... Jamais tu n'aurais pensé que le bibelot en question aurait bougé d'un millimètre. En réalité, il n'a pas fait plus de cinq centimètres mais cela a suffit à le faire tomber et exploser au sol. Tu as entendu des pas pressés dans l'escalier et vu la porte s'ouvrir à la volée. Tu as eu tout juste le temps de cacher la baguette dans ton dos, ta mère a paru soulagée lorsqu'elle t'as vu debout sans blessure apparente, mais a froncé des sourcil en voyant son hibou adoré au sol, en milles morceaux. Violet, qu'as-tu fais ?! Tu as baissé les yeux sur le bout de tes chaussures, sans vraiment réussir à t'expliquer l'évènement qui venait de se produire. Je suis désolée, j'ai pas fait exprès, j'ai juste voulu.. Ta phrase reste en suspend.. Qu'as-tu voulu faire au juste ? Tu voulais jouer quelques instant et imaginer être une des sorcières de ton roman préféré.. Comment ce stupide hibou avait-il pu bouger alors que tu ne l'avais même pas approché ? Qu'est-ce que tu caches derrière ton dos ? Elle fait un pas en avant et tu en fais un en arrière. Tu ne veux pas qu'elle voit que tu as fouillé dans ses affaires, tu sais que ça va la mettre en colère. Mais elle parvient à s'approcher assez pour attraper l'objet que tu tiens. Alors que tu t'attends à une réprimande, le visage de ta mère se décompose. Alors, elle s'agenouille devant toi. Ma chérie, dis moi exactement ce qu'il s'est passé.. Sa voix est redevenue douce et son regard attendri, alors tu trouves le courage de lui décrire la scène que tu as vécu. Alors, elle te sert dans ses bras et prononce quelques mots qui vont changer ton existence. Tu es une sorcière, mon cœur.

Tu  ne sais pas vraiment comment tu as fait, mais tu as assez bien accepté le fait d'être différente des autres.. Même si cela signifiait mentir à ton père, inventer des histoires d'internat normal et de bêtises de moldus.. Tu étais assez heureuse d'être devenue une héroïne de tes romans, en quelques sortes. Les premières années à Poudlard se sont très bien passées. Ni Emi, ni Greg n'étaient des sorciers, mais tu les voyaient à chaque vacances. Ne pas pouvoir tout leur raconter était difficile, mais la règle était claire : on ne parle pas du monde sorcier aux moldus. Alors tu faisais avec. Parfois, tu lançais une blagues qu'ils ne pouvaient pas comprendre, mais jamais tu n'as fais de grosses gaffes. La vie était un peu plus compliquée, mais elle n'en était que plus passionnante. En y réfléchissant, tu dirais que c'était les meilleures années que tu aies vécu. Une chose clochait cependant. Tu avais quinze ans et tu n'avais toujours pas tes règles. Choses étrange, mais pas impossible, seulement si tu avais su ce qui arriverait avec la puberté, tu aurais prié pour ne jamais passer ce cap..

Un soir, c'était un vendredi, le grand jour était enfin arrivé : tu étais devenue une femme ! Même si c'était douloureux et loin d'être agréable, tu te réjouissais d'être enfin comme les autres. Seulement, une semaine plus tard, une fois la mauvaise semaine terminée, une envie étrange est apparue. Tu avais du mal à la décrire : une sorte de langueur accompagnée d'une douleur presque délicieuse au bas du ventre. Tu ressentais un besoin que tu ne comprenais pas, que tu ne connaissais pas. Tu te sentais également étrangement fatiguée. Comme si tu avais passé deux nuits blanches d'affilé. Luttant contre cette sensation, tu as décidé de profiter de ton samedi soir et de t'amuser un peu. Tu avais une permission pour aller à Pré-au-Lard et tu comptais ne pas la rater. Alors tu y es allée, ignorant tout de ce qui allait se passer..

Le lendemain matin - Tu ouvres les yeux, la lumière de la chambre est agressive alors tu les refermes aussi sec. Tu as l'impression qu'un bus t'as roulé dessus, mais tu ne te souviens plus vraiment pourquoi. Tu te forces à rouvrir les yeux pour étudier la pièce et te rendre compte que même si elle tourne beaucoup, tu ne la reconnais absolument pas. Tu te redresses en tenant ta tête, et découvres que tu n'es pas seule dans ce lit inconnu : un jeune homme est allongé à tes côtés un sourire béat aux lèvres. Bizarrement, l'effet de l'alcool s'estompe immédiatement et l'adrénaline booste ton cerveau, ta respiration s'accélère. Tu ne comprends pas, tu as peur.. Quelques images assaillent ton esprit, comme des flashs. Tu es dans un pub, tu n'as pas le droit à l'alcool, mais le mec t'offre un verre. Un autre. Un troisième ? Il t'embrasse. Non. Tu l'embrasses. Tu ne savais même pas que tu savais embrasser. Il te sourit, tu te sens déjà un peu mieux. Tu veux encore l'embrasser. Tu le fais, tu insistes, tu en profites à fond.. Et d'un coup il te faut plus. D'un coup, il t'en faut dix fois plus. Alors tu lui demandes où trouver un endroit tranquille. Il t'amène dans cette chambre, mais tu ne te rappelles plus vraiment la route. Tu le jettes sur le lit et la suite se déroule le plus naturellement du monde. Alors, après l'acte, tu te sens mieux et tu t'endors. Tu l'observes, et tu décèles une très légère respiration. Tu prends son pouls et tu remarque qu'il est très lent. Même toi tu sais qu'il devrait être plus rapide. Tu te rends également compte, qu'en ignorant le mal de tête, tu te sens plus en forme que jamais. La douleur délicieuse de la veille a disparu et le besoin mystérieux avec. Sans trop savoir quoi faire et prise de panique, tu remets tes vêtements et t'enfuis. C'est ce soir là que tu deviens quelqu'un d'autre. Alors tu abandonnes la douce et naïve Violet pour devenir celle que tu es aujourd'hui.

Une succube ne peut se permettre d'aimer

Après l'expérience que tu avais vécu, tu avais fais des recherches. Alors tu avais découvert ce que tu étais : une succube. Tu avais littéralement besoin de saxe pour survivre. Tu puisais l'énergie des gens durant l'acte sexuel afin de survivre. Avec l'expérience, au fil des années, tu as compris que le type de la première fois avait eu énormément de chance et que c'était ton état alcoolisé avancé qui t'avais empêché de le tuer. D'ailleurs, il était parfois difficile de t'arrêter à temps. Trois fois, tu avais dû réanimer l'homme que tu avais tué. Par chance, tu n'as encore tué personne, mais parfois, tu remarques que le besoin est plus grand, que la fatigue arrive plus vite et le besoin avec. Tu remarques que les périodes de stress te demandent plus d'énergie et donc plus de sexe. Ou encore les périodes où tu es malade. Tu as l'impression que plus tu vieillis, plus le besoin augmente, et ça te fait peur. Mais depuis quelques années, tu évites de t'attacher réellement. Tu as coupé les ponts avec tes amis d'enfance et tu t'es créé une sorte d'image qui te permet d'éloigner les autres plus facilement. On te voit marrante, fun, belle à regarder (et plus si affinités), pas conne mais pas très agréable tous les jours, volage, mystérieuse, distante, parfois un peu hautaine et trop franche. Tous les défauts étant exagérés afin de maintenir une distance avec les autres. Tu pourrais avoir des amies, à défaut d'amis, mais tu ne prends pas le risque. Un jour, tu pourrais tomber sur son frère et le tuer malencontreusement. Tu as trop peur de faire un mal impardonnable à quelqu'un que tu apprécierais à cause du monstre que tu caches au plus profond de ton être. Ce que tu hais le plus ? Aimer ça.

Se dévoiler au grand jour.. Enfin, en partie.

A l'annonce de l'existence du monde magique, deux personnes se sont rappelées à ton bon souvenir : Gregory et Emilia. Ils ont débarqué un jour, à l'université, pour te trouver, mais tu as su les éviter. Les appels n'ont pas cessés pendant des mois et tu as bloqué leurs numéros. Tu ne comprends pas leur acharnement. Ils avaient pourtant l'air d'avoir accepté la séparation depuis plusieurs années mais le lendemain de l'annonce officielle, ils avaient tenté de la recontacter. Au bout d'un an, tu n'avais plus eu de nouvelles et avait été soulagée. Mais dans un coin de ta tête, une idée ne pouvait cesser d'exister. Que pensaient-t-ils de toi ? Avaient-ils deviné que tu étais une sorcière ? Avaient-ils des à priori sur le type de personne que tu étais, vu les rumeurs qui circulaient sur le monde magique à cause de Voldemort ? Tu n'étais pas d'accord avec ses idées, encore moins avec ses manières, mais il était vrai que vivre comme une princesse pourrie gâtée qui s'éclatait n'était pas désagréable.. Alors tu ne savais pas trop où t'en étais, car tu n'étais pas vraiment du côté du Ministère de la Magie non plus, qui avait l'air de brasser du vent plutôt que de régler la situation. Ce qui t'importait réellement était de garder ton secret.